La lombalgie, un problème de santé complexe et multifactoriel, nécessite une approche systématique prenant en compte les facteurs biopsychosociaux et leurs interactions. Un modèle combinant diverses approches pourrait simplifier la prise en charge de manière efficace en termes de temps et de coût. Cependant, la diversité des réponses individuelles à la thérapie rend la prise en charge variable d'un patient à l'autre, soulignant l'importance d'un raisonnement clinique basé sur des données précises. La recherche clinique sur la lombalgie requiert l'utilisation de grandes quantités de données multivariées, comprenant des aspects physiologiques, biomécaniques, biologiques, psychologiques et sociaux. Les technologies modernes, comme les capteurs inertiels, offrent de nouvelles perspectives en fournissant des données numériques d'analyse du mouvement. L'intégration de ces données dans la pratique clinique nécessite encore des précautions et davantage de recherche. Une étude pilote multicentrique a utilisé une application développée pour l’enregistrement numérique des données cliniques et cinématiques. Les résultats mettent en évidence l'aspect individuel de chaque cas de lombalgie et soulignent la valeur de l'enregistrement numérique systématique des données pour la pratique et la recherche clinique.

L'utilisation de l'intelligence artificielle pour le traitement combiné des données cliniques et cinématiques numériques pourrait permettre le développement d'algorithmes d'aide à la décision thérapeutique. Cela ouvrirait la voie à une approche plus individualisée de la prise en charge des patients souffrant de lombalgie, avec des implications potentielles pour l'amélioration des programmes de réadaptation et la personnalisation des interventions thérapeutiques.

Les limites de cette utilisation de données cliniques numérisées se situent à plusieurs niveaux sous plusieurs aspects. L’aspect émotionnel de de la relation patient thérapeute, l’aspect intuitif et créatif de la décision thérapeutique, le ressenti physique et psychologique du patient et du thérapeute et les limitations liées à l’aspect privé des données (secret médical, RGPD) impliquant des limitations légales et déontologiques d’accès aux données cliniques.